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lundi 29 décembre 2014

Retropolis : King Crimson de 1969 à 1974

Aujourd'hui dans Rétropolis, on aborde la première période de King Crimson de 1969 à 1974. Il y aura ensuite la période 1981-1983 et la période 1994-2003.



In The Court Of The Crimson King (1969) : 9.8/10

Dès le début, King Crimson marque un grand coup puisqu'il sort ce qui est considéré comme le "vrai" premier album de rock progressif. Fini l'ère du proto-prog, maintenant on laisse la place à la période dite classique. Cet album est quasi parfait. Si j'ai mis 9.8 au lieu de 10, c'est qu'il y a quand même un point faible : Moonchild. Une improvisation sur disque, c'est un pari risqué. Encore plus lorsque la jam dépasse la ligne fatidique des 10 minutes. Les groupes de Krautrock y arriveront remarquablement bien, ça deviendra même leur spécialité. Mais Moonchild, traîne en longueur. Elle gagne à être raccourcie (voire supprimée). A part ça, il y a le jazz rock furieux de 21st Century Schizoid Man, la douceur folk I Talk To The Wind, le symphonique et épique The Court Of The Crimson King et le boulversant Epitaph. Un début très réussi et remarqué et qui marque au fer rouge sang l'histoire du progressif.

In The Wake Of Poseidon (1970) : 7,9/10

Si un groupe peu connu sortait un album comme In The Wake Of Poseidon, tout le monde dirait qu'il est très bon. Mais là, on parle de King Crimson. Replaçons dans le contexte : ils viennent de sortir un album culte acte fondateur du progressif. Autant dire que les personnes qui suivaient le groupe attendaient du très lourd. Et bien cet album est bon, voire très bon, mais loin des sommets du groupe. Pourtant il y a des bonnes idées comme le fil rouge de l'album Peace qui apparaît au début, au milieu et à la fin. Mais l'album est en fait un calque du premier album. En moins réussi. Pictures Of A City c'est le nouveau 21st Century Schizoid Man mais en plus oubliable. Cadence And Cascade est le seul morceau qui peut à peu près égaler le morceau qui lui servait de modèle (I Talk To The Wind). Le morceau titre est un copie sympathique et pas inintéressante d'Epitaph, mais inférieure à cette dernière. Cat Food est le morceau le plus original de l'album. Un morceau entre free jazz et rock progressif, cynique et accrocheur. The Devil's Triangle est un peu le Moonchild de cet album. Un morceau de plus de 10 minutes et tiré sur la longueur. Bref un bon album mais décevant.

Lizard (1970) : 9,5/10

Beaucoup de personnes n'aiment pas cet album (y compris Sir Robert Fripp en personne) mais certains adorent. Vu ma note, vous savez à quel camp j'appartiens. Cet album a tout : l'ouverture puissante est typiquement crimsonienne (Cirkus), la ballade folk qui offre un moment de tendresse au milieu du chaos ambiant (Lady Of Dancing Water), le morceau plus déjanté et fun (Indoor Games) et le morceau long qui domine l'album (Lizard). Sauf que contrairement aux morceaux longs des précédents albums, Lizard ne tourne pas autour des  10 minutes mais dépasse la barre des 20 minutes (c'est d'ailleurs le seul morceau du groupe qui dépassera cette longueur, si on met à part les morceaux Space Groove et Vector Patrol du Projekct Two, une des trois déclinaisons de King Crimson qui tourneront et sortiront des albums de 1998 à 2000 avant de revenir à la forme complète et normale du groupe, les Projekcts feront peut être l'objet d'une partie bonus de cette Retropolis), mais il est moins ennuyant. Cette suite est parfaite. Seule ombre à l'album : Happy Family. Un morceau anecdotique dans la lignée de Indoor Games, mais en moins bien. Sinon rien à dire à part chef d'oeuvre incompris.

Islands (1971) : 7,3/10

Si il y a un album de King Crimson de la période 69-74 à éviter, c'est bien celui-ci. Malgré quelques bons moments tel que le très sombre The Letters, le morceau titre très agréable, la fantaisie orchestrale Song Of The Gulls et le rock Ladies Of The Road, rien d'extraordinaire. Et encore, les bons moments sus-cités sont plus sympathiques, agréables que réellement grandioses ou géniaux. Dommage que 18 minutes de l'album soit gâchées par deux morceaux jazz sans intérêts. Album suivant !

Larks' Tongues In Aspic (1973) : 9,6/10

Avec cet album, on assiste à la renaissance de King Crimson. Après le fade Islands, nous revoilà avec un album typiquement crimsonnien et très réussi. Entre les deux parties de Larks' Tongues In Aspic (13 et 7 minutes) qui sont entre rock brutal et ambiance angoissante, la ballade Book Of Saturday, le rock Easy Money, les solos d'Exiles, et la montée en puissance de The Talking Drum, rien à jeter. Tout se déguste. Seulement quelques longueurs à déplorer.

Starless And Bible Back (1973) : 9/10

Avant cet opus, King Crimson faisait soit deux albums complètement différents, soit des copies. Ici, on a un album dans la lignée du prédécesseur, quasi au même niveau et sans copier. Cet album contient les géniaux The Great Deceiver et Fracture, les supers Starless And Bible Back et The Night Watch. Trio et The Mincer sont les points faibles car trop ennuyeux.

Red (1974) : 9,9/10

Si vous regardez mes notes, vous remarquerez un truc : c'est le mieux noté. Et oui, Red est mon album préféré de King Crimson. Si il n'y a pas 10, c'est parce qu'il y a Providence qui est un peu plus faible que les autres. Mais sinon il y a le furieux morceau titre, le sombre One More Red Nightmare, le torturé Fallen Angel et Starless. Le meilleur morceau de King Crimson c'est Starless. 12 minutes de noirceur intense, d'atmosphère oppressante débouchant sur une furie extrême. Juste parfait.


Voilà pour cette Retropolis spécial King Crimson. La suite avec la période des 80's et la période des 90's arrivent bientôt






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